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Les objectifs essentiels de l'association
sont déterminés par les convictions républicaines
et laïques de ses membres et par les spécificités
des Cévennes, qui demeurent le lieu d'intervention prioritaire.
Zone résidentielle de moyen standing dans les années
1970 et 1980, le quartier a vu sa situation se dégrader lourdement
en raison d'un afflux massif de familles migrantes. Le changement
de la composition nationale et culturelle de la population - qui
était aussi un changement dans son statut socio-économique,
puisque les nouveaux venus étaient, dans leur grande majorité,
sans qualification professionnelle précise - a engendré
un processus de marginalisation et de "ghettoïsation".
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L'école
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L'habitat
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L'emploi
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L'école
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L'habitat
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L'emploi
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Le quartier comprend deux écoles
élémentaires de plus de dix classes, totalisant près
de 600 élèves.
L'école Julie Daubié, issue du G.S. Les Cévennes
et qui relève du secteur public, compte aujourd'hui plus de 80%
d'enfants d'origine migrante.
L'école Sainte-Geneviève, privée et catholique, accueille
98% de Français " de souche ", sans condition d'adhésion
religieuse.
Ces pourcentages dévoilent les difficultés que rencontre
l'Education nationale à assurer, dans les zones urbaines dites
sensibles, ses missions majeures d'intégration et d'homogénéisation
culturelle et linguistique des jeunes générations.
Aux Cévennes, en tout cas, l'école publique n'a plus les
moyens, semble-t-il, d'intégrer quiconque. Elle n'intègre
pas les Français d'origine puisqu'elle ne parvient plus à
les attirer vers elle ; elle n'intègre pas les enfants issus de
l'immigration puisque, les recevant seuls, elle ne peut plus les fondre
dans un environnement majoritairement français.
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L'école
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L'habitat
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L'emploi
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L'espace d'intervention de l'Aclé
a la forme d'un grand quadrilatère borné, à l'est,
par l'avenue du Père Soulas, à l'ouest, par la rue d'Alco,
au nord, par l'avenue des Moulins et, au sud, par la rue Las Sorbes. La
population globale est d'environ 10.000 habitants. Le ghetto migrant se
trouve au centre géométrique du périmètre,
à l'intérieur d'un ensemble de résidences privées
composées d'immeubles faisant quatre à neuf étages,
coincées entre l'avenue Louis Ravas et la rue Paul Rimbaud.
Là vivent quelques 3.000 migrants,
surtout maghrébins, entassés dans des conditions de promiscuité
extrêmement pénibles : une moyenne de 6 personnes par appartement.
L'habitat reproduit les mêmes cloisonnements que l'école.
Les deux communautés sont voisines, mais se tournent le dos - on
ne se mélange pas.
La ségrégation scolaire
et la ségrégation résidentielle sont d'ailleurs organiquement
liées : elles se développent en se nourrissant l'une de
l'autre. Il faut savoir, à cet égard, que le basculement
du quartier a commencé juste après le basculement du G.S.
Les Cévennes, lorsque lui ont
été injectés, à la rentrée 1991-1992,
les effectifs de deux classes entières de l'école du Petit
Bard. Voulant dégorger un ghetto, on en a créé un
deuxième !
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L'école
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L'habitat
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L'emploi
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Les statistiques officielles indiquent un taux
de 60% d'allocataires du RMI sur le quartier, soit 20 points de plus que
la moyenne régionale, l'une des plus élevées de France.
Même si ces chiffres doivent être tempérés
- le commerce parallèle et le travail au noir permettent à
de nombreuses familles de subsister plus ou moins confortablement dans
l'illégalité -, le chômage n'en frappe pas moins près
d'un actif sur deux. La frange de population la plus vulnérable
est représentée par ce que l'on appelle les "grands
ados", les jeunes de 18 à 25 ans.
Pour ceux-ci, exclus de l'école, sans formation
pour affronter le marché de l'emploi, la délinquance peut
souvent apparaître aujourd'hui comme l'unique perspective de survie.
Les solutions existent pourtant...
Elles sont connues ou devraient l'être,
même si elles sont plus aisées à définir qu'à
mettre en uvre. Ces solutions passent par des mesures simultanées
et complémentaires de lutte contre le chômage et contre la
ségrégation. La suppression des ghettos, essentielle au
modèle républicain français, exige impérativement
une politique volontariste de rééquilibrage démographique
des écoles et des quartiers : on peut intégrer des populations
minoritaires, on ne peut intégrer des majorités.
Une telle politique, par son ampleur et sa complexité,
dépasse évidemment de beaucoup les moyens du mouvement associatif.
Tout ce que nous pouvons faire en ce qui nous concerne, en mobilisant
au maximum les ressources intellectuelles dont nous disposons - et en
espérant que chacun, de son côté, fera son devoir
pour assainir la situation quant au fond - c'est de créer des structures
où les enfants et les jeunes qui nous sont confiés apprennent,
indépendamment de leur nationalité d'origine, à vivre
ensemble, et de favoriser leur réussite scolaire, condition nécessaire
- même si elle n'est pas suffisante - de leur insertion professionnelle
et sociale ultérieure.
Les objectifs majeurs du travail de l'Aclé
découlent en droite ligne de ces considérations :
· Assurer la mixité culturelle et ethnique des populations
accueillies ;
· Assurer la mixité filles-garçons, spécialement
au niveau des enfants d'origine migrante, pour casser les déterminismes
traditionnels ;
· Placer le soutien scolaire au cur du dispositif d'intervention.
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